Saturation du réseau parisien... à la japonaise...
La ligne A, la plus « nippone » des lignes de RER ? Avec plus d'un million de voyageurs par jour, elle serait en tout cas comparable aux fréquentations que connaissent les lignes de métro de Tokyo, assure la RATP. Les images d'un RER A bondé, qui circulent actuellement sur le Net, ne sont d'ailleurs pas sans rappeler celles importées du Japon.
Depuis plusieurs semaines, la situation se dégrade considérablement sur le réseau le plus fréquenté d'Ile-de-France. Le taux de retard des trains a atteint 7,9 % en 2006, contre 7,2 % en 2005, pour les branches gérées par la SNCF. La RATP reconnaît, elle, « avoir perdu trois ou quatre points de régularité en 2006 ». Face aux retards de ces dernières semaines, le maire d'Achères (Yvelines), Alain Outreman (PCF), a distribué il y a quelques jours des tracts sur le parvis de la gare, et a écrit aux directions de la RATP et de la SNCF pour dénoncer « la multiplication des incidents matériels et techniques ». Des usagers de Bry-sur-Marne (Val-de-Marne) ont relevé, eux, « des incidents qui se répètent à l'envi depuis plusieurs mois, entraînant retards, bousculades, malaises, crises de nerfs, agressions... »
Jérôme Martres, directeur des RER à la RATP, reconnaît une « situation difficile ». Le problème, explique-t-il, « c'est que cette ligne a connu une hausse de 15 % de voyageurs entre 2003 et 2006. Forcément, dès qu'une difficulté surgit, les conséquences sont plus graves. » Et comme les problèmes ne sont pas moins nombreux... Selon Jérôme Martres, « la moitié des retards sont dus à des causes extérieures. En 2006, il y a eu par exemple 50 % de suicides de plus qu'en 2005 ! »
L'autre moitié des retards, en revanche, sont bien de la responsabilité de la RATP. « Des problèmes sur le matériel roulant, sur les caténaires, sur les rails. » La Régie indique avoir commandé quatorze trains neufs pour la ligne – sur les deux cent quarante qui y circulent. Elle travaille également sur « les portes et les freins des rames, les deux éléments les plus sensibles ». Et effectue des essais pour fiabiliser le système d'alimentation électrique. En attendant, la ligne A reste la seule à avoir besoin d'« agents de régulation ». Les fameux « pousseurs ». Comme au Japon, on vous dit.
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